Dans la nuit du 26 juin, à l’occasion de la Journée internationale des Nations unies de soutien aux victimes de la torture, les chrétiens du monde entier s’engagent à soutenir par leurs prières ceux qui souffrent aux mains des bourreaux. La première Nuit des veilleurs a été lancée par l’ACAT France en 2006. Pour cette occasion, toutes les ACAT appellent chacun à prier pendant un quart d’heure ou plus, seul ou en groupe, chez soi ou dans le cadre de veillées organisées localement. Le site Web www.nuitdesveilleurs.com présente des personnes pour lesquelles on peut prier, des idées de prières, de chants et de méditations.
Par l’intermédiaire de l’ACAT France, l’ACAT Canada vous propose d’écrire à trois personnes, en leur adressant directement votre soutien et vos bonnes pensées. N’oubliez pas d’indiquer votre adresse à la fois sur les lettres et sur les enveloppes !

États-Unis – Joshua Altersberger

Condamné à mort pour un crime dont il nie être l’auteur

Joshua Altersberger aura 30 ans en novembre 2017. Il a été condamné à mort en Floride quand il avait 19 ans. Joshua est accusé du meurtre d’un policier. Il nie en être l’auteur, mais il a refusé de dénoncer les deux hommes qui l’accompagnaient alors, de peur que ces derniers ne s’en prennent à sa famille. Il cherche aujourd’hui à faire réviser sa condamnation, tout en protégeant sa famille.
En Floride, les condamnés sont enfermés dans des cellules de 2 mètres sur 3, 23 heures sur 24. Ils ne sont pas autorisés à se rendre dans les pièces communes. Ils sont comptés toutes les heures et menottés dès qu’ils doivent se déplacer. En octobre 2013, le rapport spécial de l’ONU sur la torture a indiqué que l’isolement cellulaire est assimilable à une torture, car cette pratique provoque des souffrances morales et physiques graves. S’il est utilisé, il doit l’être dans des situations exceptionnelles. Les individus dans le couloir de la mort ne devraient en aucun cas être soumis à cette pratique de manière prolongée.

Vous pouvez lui écrire :
Joshua Altersberger 131596
Union Correctional Institution
P.O. Box 1000
Raiford, Florida 32083, USA

Mexique – Francisco De Jesus Espinosa Hidalgo

Injustement arrêté, victime de torture

Francisco, 66 ans, est un paysan indigène tzotzil du Chiapas, engagé contre l’implantation de mégaprojets de développement dans sa communauté. Le matin du 29 mai 2015, à Venustiano Carranza, une dizaine de policiers l’ont embarqué sous les insultes et les coups, puis conduit jusqu’à une maison où ils l’ont torturé : déshabillé, frappé à coups de poings et de pieds, soumis à des décharges électriques. Les policiers voulaient que Francisco signe des aveux de culpabilité dans une affaire de vol avec violence. Depuis ce jour, Francisco est en détention préventive à la prison de El Amate. Il garde d’importantes séquelles des sévices subis lors de son arrestation.
L’ONG mexicaine Fray Bartolomé de las Casas sollicite le soutien du réseau ACAT pour obtenir la libération de Francisco et faire en sorte qu’il obtienne réparation.

Vous pouvez lui écrire, par l’intermédiaire de l’association mexicaine qui le soutient :
Centro de derechos humanos Fray Bartolomé de las Casas
Calle Brasil 14
Barrio Méxicanos
29240 San Cristóbal de Las Casas, Chiapas, Mexique

Suisse – Nekane Txapartegi

Ne doit pas être extradée vers l’Espagne !

En 1999, Nekane Txapartegi, activiste et femme politique au sein de la petite ville basque d’Asteasu, est arrêtée par la Guardia Civil, un corps de la police espagnole, puis détenue « incommunicado » pendant plusieurs jours à Madrid, sans aucun accès à un avocat ni contact avec ses proches. Pendant sa détention, Nekane Txapartegi est soumise par la police à de graves tortures, comme des décharges électriques et des sévices sexuels. Nekane Txapartegi « avoue » son implication dans les activités de l’organisation séparatiste basque ETA. Sur la base de ces faux aveux, elle est dans un premier temps condamnée à onze ans de détention lors d’un procès de masse en 2007, peine finalement réduite à trois ans et six mois de prison.
Nekane Txapartegi fuit alors l’Espagne. Le 6 avril 2016, elle est arrêtée à Zurich, les autorités espagnoles ayant déposé un mandat d’arrêt international contre elle. Même si les allégations de torture de Nekane ont été considérées comme crédibles par plusieurs experts indépendants reconnus, la Suisse a refusé sa demande d’asile et accepté la demande d’extradition de l’Espagne. En Espagne, les tortures en détention « incommunicado » ne constituent pas une exception, et Nekane Txapartegi risque fort d’être de nouveau maltraitée dans ce pays. « La Suisse se doit de respecter l’interdiction absolue de la torture en rejetant toute demande d’extradition basée sur une condamnation pénale compromise par des actes de torture », souligne Nils Melzer, rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, dans un communiqué de presse du 24 avril 2017 relatif à cette affaire.

Vous pouvez lui écrire :
Nekane Txapartegi
Gefängnis Zürich
Rotwandstrasse 21
Postfach
8036 Zürich

Prendre des nouvelles des personnes à qui vous avez écrit en 2016

Algérie – Medjdoub Chani

En mai 2016, à la suite d’une plainte déposée par l’ACAT France, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a condamné l’Algérie pour la torture et la détention arbitraire de Medjdoub Chani. Medjdoub est toujours détenu sur la base notamment de ses aveux signés sous la torture.

Colombie – Blanca Nubia Díaz

Blanca Nubia Díaz continue de se battre pour sa fille torturée et exécutée par des paramilitaires en 2001. Elle milite toujours pour les droits des femmes au « Mouvement des victimes des crimes d’État » (MOVICE). Ses activités lui valent d’être menacée en permanence. Blanca Nubia a envoyé une lettre de remerciements pour tous ceux et celles qui lui ont écrit : « Je vous salue bien fraternellement, et vous remercie très sincèrement pour la solidarité dont vous faites preuve. J’ai réalisé qu’ailleurs dans le monde des gens pouvaient être touchés par les souffrances que nous endurons ici. Puissiez-vous continuer d’œuvrer face à ces gouvernements pour que ces faits ne restent pas impunis ; pour qu’adviennent la vérité, la justice et des garanties que cela ne se reproduise plus. »

Mauritanie – Biram Dah Abeid

En janvier 2014, les militants anti-esclavage Biram Dah Abeid et Brahim Bilal Ramadane avaient été injustement condamnés pour avoir participé à une caravane de sensibilisation sur l’esclavage et l’accaparement des terres dans la vallée du fleuve Sénégal. Ils avaient alors été accusés d’« appartenance à une organisation non reconnue, rassemblement non autorisé, appel à rassemblement non autorisé et violence contre la force publique ». Le 17 mai 2016, Biram et Brahim ont été libérés suite à l’ordonnance de la Cour suprême de Nouakchott appelant à leur libération immédiate.

Tunisie – Taoufik Elaïba

En mai 2016, à la suite d’une plainte déposée trois ans plus tôt par l’ACAT France, le Comité contre la torture des Nations unies a condamné la Tunisie pour les tortures infligées à Taoufik Elaïba lors de sa garde à vue, pour l’absence d’enquête sur les allégations de torture et de réparation de la victime, ainsi que pour la prise en compte d’aveux forcés. Taoufik a été libéré le 3 août 2016, en fin de peine. Il n’a toujours pas obtenu justice ni réparation pour ce qu’il a subi.

Mexique – Verónica et Erick Iván Razo Casales

Le frère et la sœur sont toujours détenus et poursuivis pour enlèvements crapuleux. La mobilisation internationale continue ses efforts pour faire reconnaître leurs tortures – notamment sexuelles pour Verónica – par des policiers fédéraux et obtenir leur libération. En décembre 2016, Verónica a adressé un message de remerciement au réseau des ACAT pour tout le courrier de soutien reçu :

« J’embrasse chaque personne qui m’a écrit en m’envoyant toutes ses prières et ses bonnes ondes. Mon frère et moi ne savons comment vous remercier. Nous vous sommes extrêmement reconnaissants. Que Dieu vous bénisse pour toujours. Merci de nous accompagner et de ne pas nous laisser seuls. »