Une Déclaration universelle des droits de l’homme à défendre

10 décembre 1948/10 décembre 2017 : les années passent et les commémorations passent aussi. Et nous devons affirmer, toujours aussi fort, que « tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en dignité et en droit », comme le déclare la Déclaration universelle des droits de l’homme dans son article 1. L’article 5, « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », a été une référence centrale pour les fondatrices de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture, créée en 1974. Dix ans avant que soit adoptée, également un 10 décembre, la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
L’ampleur des atteintes aux droits fondamentaux, à commencer par le droit à la vie, nous est quotidiennement rappelée et montrée. On nous parle toutefois bien trop peu de toutes ces personnes qui résistent, osent poser des gestes et offrent un soutien aux victimes, contre vents et marées, contre toute attente, contre toute espérance.
Par le rire… Comme ce clown rose venu d’Espagne qui s’est rendu dans des camps de réfugiés, en Grèce et dans bien d’autres pays, avec son organisme Contaminando Sunrisas (Pollution de sourires) [1].
Par l’imagination… Comme le projet In My BackYard (Dans mon jardin), lancé par l’association Quatorze en décembre 2015. Le principe : proposer aux particuliers d’accueillir dans leur jardin des maisons de moins de 20 mètres carrés pour héberger des réfugiés pendant deux ans, avant que l’installation ne soit rachetée par les hôtes ou revendue ailleurs. Ce concept a été imaginé dans le cadre du concours « From Border to Home », organisé en 2015 par le Musée d’architecture finlandais.
Par le courage… Comme Marie-Dolorose Masika, en République démocratique du Congo, qui prend en charge des personnes vivant avec le VIH et des victimes de violences sexuelles [2]. Elle dénonce également les violences infligées aux femmes du Nord-Kivu, province en proie depuis plusieurs années aux attaques de groupes armés.
Par la volonté politique… Le 18 septembre 2017, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, l’Union européenne a annoncé vouloir mettre fin au commerce des outils de torture et instruments servant à la mise à mort. Une soixantaine de pays, dont le Canada, le Mexique et le Brésil, ont rejoint cette initiative de la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström.
Par la détermination… En août 2017, à la suite d’une plainte déposée par l’ACAT France et TRIAL international, le Comité des Nations unies contre la torture a condamné la Tunisie pour les tortures et mauvais traitements infligés en détention à Rached Jaïdane. Cet ancien opposant politique a été détenu au secret pendant 38 jours au ministère de l’Intérieur en 1993, torturé, puis emprisonné pendant 13 ans. Depuis 2011, l’ACAT France soutient Rached Jaïdane dans sa quête de justice.
Par la générosité des membres et donateurs de l’ACAT Canada… qui, pour la seconde année, ont encore permis à deux personnes de participer à l’atelier Guérison des mémoires. Ce soutien direct à des personnes victimes de violence dans leur pays d’origine et réfugiées ici est rendu possible grâce à un partenariat avec le Centre de services de justice réparatrice (CSJR) [3] et le Réseau d’intervention auprès des personnes ayant subi la violence organisée (RIVO) [4]. Le CSJR et le RIVO ont été nos invités à l’Assemblée générale annuelle des membres de l’ACAT Canada en mars 2017.
Poursuivons ces gestes en éveillant des prises de conscience autour de nous et auprès de nos proches, qui sont peut-être découragés par les ennemis des droits de la personne. Poursuivons avec tant d’autres comme sœur Sarah, pour qui il n’a jamais été question de quitter la Syrie, et qui déclarait : « Je suis appelée à être un témoin de réconciliation, de justice et de paix. Si je perds cette identité-là, plus besoin d’être en Syrie. Je suis appelée à communiquer cette espérance qui m’habite. » [5]
Réflexion de Catherine Malécot, vice-présidente

Pour célébrer la Journée internationale des droits de l’homme dans votre communauté… Consultez le Schéma de prière et de réflexion de l’ACAT Canada : acatcanada.org/2017/11/17/priere-et-reflexion-hiver-2017-2018/

Sources

2014-04-04. RDC : Marie-Dolorose Masika, « Femme courage » 2014. Dans Radio-Okapi. www.radiookapi.net/actualite/2014/04/04/rdc-marie-dolorose-masika-femme-de-courage-2014-2 [2]
ACAT France. 2017-11-10. Revue HUMAINS No 02 : Des hommes comme les autres. www.acatfrance.fr/courrier/humains-n02—des-hommes-comme-les-autres
Centre de services de justice réparatrice (CSJR). [site web]. csjr.org/fr/ [3]
Christian Solidarity International – Solidarité chrétienne internationale (CSI). 2017-08-21. Le témoignage des Sœurs Sara et Noha. csi-france.fr/article/temoignage-soeurs-sara-noha/ [5]
Contaminando Sunrisas. [page Facebook]. www.facebook.com/CntmSonrisas/ [1]
Réseau d’intervention auprès des personnes ayant subi la violence organisée (RIVO). [site web]. www.rivo-resilience.org/ [4]