Article d’Andréa Torrent, stagiaire.
Le 26 mai dernier, à l’Université Concordia, l’Institut montréalais d’études sur le génocide et les droits de la personne (MIGS), Amnistie internationale Canada francophone, le Comité unifié des organisations arméniennes du Québec et le Centre Raoul-Wallenberg pour les droits de la personne ont organisé une série de conférences afin de souligner, en ce 375e anniversaire de la ville, le rôle de Montréal dans la lutte et la défense des droits de la personne.
« Le silence face au mal est complicité. L’indifférence et l’inaction signifient toujours prendre le parti de l’oppresseur », affirme Irwin Cotler, fondateur du Centre Raoul-Wallenberg.
À cette occasion, plusieurs aspects des droits humains ont été abordés par les quatre panels présentés : les prisonniers politiques, les peuples autochtones au Canada, la diversité sous toutes ses formes et les défenseurs des droits humains. Des militants, tels que Ensaf Haidar, épouse de Raif Badawi, prisonnier politique en Arabie Saoudite, Ti-Anna Wang, fille du militant chinois Wang Bingzhang, Irwin Cotler, ancien ministre de la Justice et fondateur et président du Centre Raoul-Wallenberg, Roméo Dallaire, général à la retraite et fondateur de la Child Soldiers Initiative, Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, ou encore Will Prosper, cofondateur et porte-parole du mouvement citoyen Montréal-Nord Républik, ont pris la parole pour témoigner de leurs expériences et répondre aux questions du public venu à leur rencontre.
D’abord, à propos des prisonniers politiques, Ensaf Haidar et Ti-Anna Wang se sont exprimées sur les efforts mis en œuvre pour la libération de leurs proches, ainsi que sur les limites de leurs propres actions, notamment lorsque les intérêts économiques des États entrent en jeu.
Ensuite, sur la route de la réconciliation des peuples autochtones, nous avons entendu Mélissa Mollen Dupuis, cofondatrice du mouvement Idle No More Québec. Celle-ci a mis l’emphase sur l’éducation, tant des autochtones que des allochtones. Pour faire reculer les préjugés, il faut reconnaître et apprendre à connaître l’histoire des Autochtones. Cette initiative, chaque citoyen peut la mettre en œuvre en allant à la rencontre d’autrui.
L’importance du mouvement citoyen a aussi été mise de l’avant lors de la discussion sur la diversité. Les avancées et les obstacles auxquels doivent faire face les différentes communautés, notamment le racisme et l’homophobie, ont été soulignés par Will Prosper, de Montréal-Nord Républik, et Naja Kassir, de Fierté Montréal. C’est grâce aux mouvements citoyens que les choses pourront commencer à changer : les communautés jouent un rôle important dans l’amélioration de la situation.
Dans son allocution, la ministre des Relations internationales et de la Francophonie Christine St-Pierre a elle-même évoqué les objectifs gouvernementaux en matière de droits de la personne, plus particulièrement pour les communautés LGBTQ, et les intentions du Canada quant à la ratification de certains traités internationaux.
Dans le cadre du dernier panel, messieurs Roméo Dallaire et Irwin Cotler, champions des droits humains, ont discuté de leurs expériences des génocides et de ce qui aurait pu être fait pour les éviter, notamment celui du Rwanda en 1994. Ils se sont aussi penchés sur les situations les plus inquiétantes de notre époque, comme la crise en Syrie et la situation au Sud-Soudan.
Pour le mot de la fin, Salil Shetty, secrétaire général d’Amnistie internationale, a tenu à remercier toutes les personnes présentes pour leur participation à cette journée. « Partout, les gens prennent parti », a-t-il affirmé, ajoutant que la présence de chacun était un pas vers une amélioration et qu’il ne fallait pas douter que notre engagement puisse déjà faire la différence.