Un pays sur deux pratique toujours la torture. Même les États démocratiques  peuvent être tentés de la pratiquer.
La torture que l’ACAT CANADA dénonce, s’exerce au nom des gouvernements, se nourrit du silence. Elle ne peut subsister qu’à l’abri du regard des autres et se renforce quand aucune sanction n’atteint les responsables.
Selon  l’article 1 alinéa 1 de la Convention internationale contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, du 10 décembre 1984 :

« … le terme « torture » désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne aux fins d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fondé sur la discrimination quelle qu’elle soit, lorsqu’une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par un agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant à titre officiel ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite. Ce terme ne s’étend pas à la douleur ou aux souffrances résultant uniquement de sanctions légitimes, inhérentes à ces sanctions ou occasionnées par elles »

La torture est un acte volontaire, « délibérément infligé » ou « intentionnellement commis » par des êtres humains sur d’autres êtres humains :

  • qui inflige une souffrance intense, immédiate ou à terme, le plus souvent physique et toujours mentale, à une personne sans défense, réduite à l’état d’objet entre les mains de son bourreau ;
  • qui porte une atteinte grave à l’intégrité physique et mentale d’une personne. En agissant sur la douleur physique, l’angoisse, la terreur, l’humiliation, la rupture brutale avec tout lien affectif, le bouleversement des repères sensoriels, la suppression des cadres cultuels et religieux, l’acte tortionnaire vise à désorganiser la personnalité, à briser sa structure et sa cohérence intime, afin que la personne torturée ne soit plus elle-même ;
  • systématiquement programmé, souvent répété, qui procède d’une décision, s’insère dans un programme, fait partie d’un tout organisé. Il ne s’agit pas d’un geste isolé de colère ou de violence ou même de peur.

Le droit international consacre le caractère absolu et indérogeable de la prohibition de la torture, qui a acquis le statut de norme à valeur coutumière.