ACAT Bénin, association de défense et de protection des droits humains, effectue périodiquement des visites dans les milieux carcéraux pour aller au contact des réalités que vivent les détenus et pour dénoncer les abus dont ils sont parfois victimes, en vue de l’amélioration de leurs conditions de détention. Les femmes étant une couche vulnérable, une attention particulière leur est accordée.
Le Bénin est l’un des pays de l’Afrique Subsaharienne où la surpopulation carcérale reste un phénomène récurrent et un défi à relever. Les autorités actuelles font de leur mieux, à travers la mise en œuvre de nouvelles réformes, pour maitriser ce phénomène qui n’a que trop duré.
Le Bénin compte dix (10) prisons et chacune d’elles dispose en son sein d’un quartier pour les femmes. Elles sont souvent moins nombreuses que les hommes, mais font face à un certain nombre de difficultés.
En effet, les prisons civiles du Bénin sont confrontées à de nombreux problèmes d’hygiène (douches qui suintent, fosses septiques non vidangées) dus à la promiscuité et à l’insuffisance de moyens financiers pour entretenir les établissements pénitentiaires. Ces problèmes exposent les femmes à des risques d’infection et de maladies.
Sur le plan sanitaire, de façon générale, les prisons disposent d’une infirmerie. Toutefois, celle-ci est souvent dépourvue de plateau technique mais aussi de produits et consommables médicaux même les plus élémentaires. Les détenus n’arrivent donc pas à bénéficier de soins médicaux quand ils sont souffrants. Pire, à l’arrivée des détenus dans les établissements pénitentiaires il n’y a pas de tests médicaux systématiques pour déterminer leur état de santé. Il faut noter que certaines femmes viennent en prison en début de grossesse et, face à ces difficultés mentionnées plus haut, elles ont du mal à se faire suivre. C’est en cas de malaise intense que le régisseur les déplace vers le centre de santé le plus proche pour qu’elles y reçoivent les soins. Parfois, elles n’ont même pas de quoi payer les frais de consultation encore moins les produits nécessaires à leur traitement.
Quand elles arrivent à terme, c’est encore le même processus qui est mis en œuvre pour leur délivrance. Il faut signaler que la quasi-totalité des prisons ne disposent pas de moyens de transport pour le transfèrement des détenus ou en disposent en quantité insuffisante ou de qualité défectueuse.
Certaines femmes pour s’en sortir un tant soit peu, entreprennent des activités génératrices de revenus à l’intérieur des prisons (petit commerce, vente de denrées alimentaires…).
La situation des femmes détenues au Bénin, n’est pas des plus reluisantes et c’est à juste titre que pendant ses visites dans les prisons, l’ACAT Bénin recense les difficultés rencontrées et en adresse un rapport à l’Agence Pénitentiaire, ex Direction de l’Administration pénitentiaire, afin que des solutions idoines soient trouvées pour l’amélioration des conditions de vie et de détention des détenus en général et des femmes en particulier.
Équipe de l’ACAT Bénin